
Plus sel que poivre, mes cheveux autrefois noirs
Sont de moins en moins nombreux autour de mon front
Sur lequel des rides tracent de grands sillons
Mes paupières tombent sans attendre le soir
De près comme de loin, je ne peux plus bien voir
Des verres apportent à ma vue une correction
Mes vers ne sont pas des monstres de perfection
Loin s’en faut, je ne me raconte pas d’histoires
Pourtant je continue à en écrire d’autres
C’est le moyen que j’ai trouvé pour être un autre
Quand je compose un sonnet, j’entre dans le rêve
Les mots prennent la place de ce trou immonde
Qui me fait regretter si souvent d’être au monde
Quand je compose un sonnet, j’entre dans la trêve