S’amuser de sa muse

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En bas et de gauche à droite Cochonfusius et moi-même, en haut, dans le même ordre, Aglaë et Thalie. Photo Claire.

Cet été, j’ai passé quelques heures avec Cochonfusius. Nous avons mangé une crêpe puis nous nous sommes baladés dans Bordeaux. C’était un très bon moment. Cochonfusius est un personnage curieux, dans les deux sens du terme, c’est à dire qu’il s’intéresse à tout (les autres ne sont pas en reste) et il est atypique. Ce qui surprend, outre sa soif de connaissance, c’est sa grande culture, l’expression « C’est un livre ouvert » lui sied parfaitement, sans qu’il soit pédant pour autant, loin s’en faut.

Nous avons également fait un tour dans une petite librairie, il m’a présenté au libraire comme étant un correspondant. Je viens de regarder ce que cela veut dire dans le dictionnaire, « Quelqu’un avec qui on entretien des relations épistolaires ».

C’est vrai que c’est un peu ce que nous faisons, surtout via nos blogs respectifs et Héraldie sur lesquels nous échangeons.

Il m’a aussi donné l’impression d’avoir en charge quelque chose, il a en tout cas une grande activité, bien qu’il soit retraité. Au court de notre conversation, je lui ai demandé si il avait écrit le matin même, en me doutant qu’il l’avait fait, il publie des poèmes quasiment tout les jours, et il m’a répondu, sans surprise, que oui, il m’a alors détaillé le contenu de ses publications, je me souviens qu’au moment de me raconter qu’à la fin de son sonnet du jour il interrogeait des morts et que ces derniers ne lui répondaient pas, il a sourit, ça l’amusait.

Je crois que ce qu’il a en charge et que nous avons tous en charge, c’est de nous amuser.

Trois lunes pourpes

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Trois lunes dans les cieux, trois augustes flambeaux
Éclairent le verger aux odeurs de cannelle ;
On dirait qu’il en tire une force nouvelle,
Comme font en buvant les enfants au berceau.

Pas très loin, dans le noir, se dressent des tombeaux
Où l’on ne voit dormir aucune âme immortelle ;
Car ils ne sont pas faits pour la gloire éternelle,
Mais pour l’ombre profonde et le cri des corbeaux.

Ces morts ont-ils connu les joies de la vieillesse ?
Quelques-uns sont tombés en leur prime jeunesse,
Lequel de ces deux sorts est le plus rigoureux ?

Cette nuit, vainement, j’interroge leur cendre :
Ont-ils eu du plaisir ? Furent-ils malheureux ?
Aucun d’eux à parler ne voudra condescendre.

https://paysdepoesie.wordpress.com/2018/08/17/trois-lunes-de-pourpre/

7 réflexions sur “S’amuser de sa muse

  1. S’amuser, ou lutter contre l’envahissement du sérieux, c’est du pareil au même ;
    voici, en écho à l’actualité littéraire de la rentrée, un lien qui abonde dans ce sens :

    de Rhinerat, on pourra fructueusement lire « l’homme dé », livre que l’on dit culte et qui a aussi inspiré la chanson « Such a shame » de Talk talk

    salut Vincent !

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  2. ah oui, le rire !

    cela me rappelle le vénérable Jorge de Burgos, dans « le nom de la rose », qui abhorrait le rire (prononcez en rrrroulant les rrrrrr : le rrrrrirrre) ; et qui flingua ses potes moines qui avait tâté du second livre d’Aristote sur le rrrrirrre.

    enfin, les animaux rient-ils ? d’aucun, et Cyrulnik entre autre, ne disent-ils pas qu’il est le propre de l’homme.

    rire et mou rire

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