Il a vendu en abondance
Son bon fromage d’Abondance,
Maintenant il a les moyens
De sortir partout où l’on danse.
Mois: avril 2018
Pas d’accord
Le maestro n’est pas d’accord
Pour prendre ce joueur de cor,
Jugeant son niveau ric et rac
Pour jouer au concert d’Angkor.
Très belle est sa ligne de corps
Et ses vêtements sont raccords,
Mais ce qu’il cherche c’est un crac,
Peu lui importe le décor.
La poésie pleure
Nul n’a jamais créé que pour quitter l’enfer,
A soutenu Artaud, que la poésie pleure.
En matière d’artiste, il n’était pas ces leurres
Que sont les Performer, leur succès rend amer.
Sa vie n’a pas été tout à fait des meilleures,
Un long fleuve tranquille, une paisible mer,
La tempête a soufflé d’interminables heures,
Il était prisonnier d’une cage de fer.
Elle a été souvent sous haute tension même !
La sismothérapie lui fit vivre un martyr,
Il sentait son être fort loin de lui partir.
Antonin s’échappait en faisant des poèmes,
Qui mènent ses lecteurs jusqu’à l’ébriété,
Il a rejoint Van Gogh, frère d’éternité.
Mirabelle, La guerre de vendée
Le fermier a mangé des mogettes maisons
Au déjeuné d’adieu à sa tante Germaine,
Mais il aime tellement les graines vendéennes
Qu’il en a consommé bien plus que de raison.
À la traite suivant la funèbre oraison,
L’homme fut victime d’un commun phénomène :
Le gaz accumulé dans sa grosse bedaine
S’échappait par l’anus à chaque inclinaison.
Les pets malodorants fusèrent en ribambelles,
Ce qui incomoda grandement Mirabelle,
Pourtant des flatulences elle en a à foison.
D’ailleurs elle en lâcha une importante dose,
Sciemment, sous son nez, juste retour des choses ;
Il lutta vainement contre la pâmoison.
Fromage ou fromage ?
« Ne trouvant pas de camembert
Il prit du brie » conte Robert
Au sujet d’un ami logeant
Non loin de Brie-Comte-Robert.
Pensées nostalgiques
Encore
À l’instar des poètes du passé,
De vers en rimes, il ne peut se passer,
Il nous dit que c’est la fin de son temps,
Pourtant, de lui, je n’en ai pas assez.
Le suicidaire
Le suicidaire est
Un Homme qui espère être
Au bout de ses peines,
Mais qui est sûr qu’elles sont
Arrivées à bout de lui.
L’entamure
Il a cru entendre un murmure
S’échapper d’une vieille armure
Placée, dans sa propriété,
Juste à coté d’une ramure.
Il se causa une entamure
En accrochant ses empaumures
Lorsqu’il sursauta d’anxiété,
Se croyant face à un lémure.
Après nulle réflexion mûre,
Il la mis dans une saumure,
Et l’a très vite regretté ;
Autour de lui ses cris émurent.
L’amour est enfant de bohème
C’est le même problème à chaque fois qu’il aime,
Il couvre de cadeaux (des bijoux, des robes et
Des voyages) sa belle, et la laisse tomber,
Cela est aussi sûr que l’est un théorème.
Elle l’apprend toujours par les mots d’un poème,
Dans lequel il explique être trop perturbé
Et trop nul pour elle ; un discours enrobé
De moult précautions car il craint l’anathème.
Il avait supposé les choses plus limpides,
Qu’un jour disparaitrait cet insondable vide ;
La vie n’est que douleur quand les liens se défont.
L’amour est le plus fort, de loin il nous surpasse,
Sa pleine liberté ne laisse pas de glace,
On l’aime aussi pour ça, si l’on y songe, au fond.