Dupanloup et la pompière

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Composition Cochonfusius

L’Abbé Dupanloup dort quand sonne le tocsin
Qui prévient que le feu dévore la Mairie.
L’entendant il se lève et court sur la voirie
Sans même prendre soin d’habiller son bassin.

À la vue du brasier il en appelle aux Saints,
Au seigneur Jésus, à la vierge Marie,
Mais sa prière échoue et sur des armoiries
L’incendie continue son travail assassin.

Il en faut moins que ça à ce fou d’Héraldie
Pour passer à deux doigts du péché d’acédie ;
L’homme s’écrit : « Eloï, lamma sabachtani*.

Il regagne en vigueur grâce à une pompière
Que son appendice ne laisse pas de pierre,
Et qui se délecte des sucettes à l’anis.

*Cri de détresse et de désespoir, poussé par Jésus sur la croix ; rapporté par deux évangiles, qui en donnent en même temps la traduction : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mr 15:34, Mt 27:46).

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Dupanloup prie pour son salut

 

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Pays de poésie, Cochonfusius

Dressé dans sa chaire, l’évêque d’Orléans
Distille ses conseils aux ouailles du diocèse,
Il leur recommande abstinence et ascèse
Afin de se soustraire au sort des mécréants.

À la fin du sermon, il pose son séant
Sur un coussin douillet, qui, ses douleurs, apaise :
La veille, sur l’autel, lors d’une orgie à seize,
Il fit le chandelier pour des cierges géants.

Dupanloup ne craint pas la sentence de Pierre,
Car pendant ses ébats il se fends en prières
Destinées au salut d’un enfant de salaud ;

Un bourgeois l’a conçu avec une manante,
Qui l’éleva seule car il prit la tangente,
D’avoir été renié, de Felix, c’est le lot.