Tueur en série

Gilles de Rais par VengatorBlaze
Gilles de Rais par VengatorBlaze

Gilles de Rais était seigneur de Machecoul,
Compagnon de Jeanne d’Arc, Maréchal de France,
Et reconnu coupable d’atroces souffrances
(Des mômes il en tortura et tua beaucoup).

Il fut en parti brulé, une corde au cou,
Puis lavé et enterré selon sa convenance,
Ses complices n’avaient pas la même influence
Aussi leur cadavre consuma jusqu’au bout.

La déférence envers ce criminel perdure,
Des minutes du procès certain n’en n’ont cure,
Ils parlent d’iniquité, évoquent un complot.

Une association porte son patronyme,
Ils marchent sur la mémoire de ses victimes,
Peu leur importe pourvu qu’il aient un héros.

2 réflexions sur “Tueur en série

  1. Voila une histoire étonnante. Surtout la dernière strophe. Pourquoi l’association ne change-t-elle pas de nom plutôt que d’expier des crimes commis plusieurs siècles auparavant. C’est troublant comme comportement. Je profite de ce commentaire pour te féliciter pour ta maîtrise du sonnet. Je dois dire qu’il y a peu, je trouvais cette forme complètement désuète. Tu me fais changer d’avis. J’ai aussi découvert les « Sonnets pour une fin de siècle » d’Alain Bosquet. Sans doute, les connais-tu ?
    Bonne continuation.

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  2. Pour la première question, je ne sais pas, je fais quelques hypothèses, en tout cas, je ne me suis pas privé, comme la dernière fois que j’avais écrit à ce sujet de leur poser la question en leur envoyant le texte mais pas de réaction. Je sais que c’est une sujet un peu tabou, les personnes du coin ne connaissent pas ou mal l’histoire et doutent d’emblée de la réalité de ce qu’on leur raconte, il y a comme un déni, je ne suis pas rentré dans le détail des aveux qu’ont (il avait des complices, il lui en fallait pour pouvoir disposer de tant d’enfants, au procès, on parle de 140, mais on a retrouver des ossements par dizaines dans d’autres de ses châteaux plus tard, seules dix familles ont témoignées, dont celle qui a fait que l’on s’intéresse sérieusement à ces disparitions d’enfants car elle était plus aisée que les autres, famille nantaise qui avait inscrit leur enfant à la chorale, dans l’association en question il y a une chorale et groupements sportifs… Les autres enfants étaient des enfants de familles pauvres, il avait des rabatteurs dans les campagnes, parfois il promettaient à leur parent de les embaucher comme pages, quand les familles demandaient des nouvelles, au château, on leur répondait que c’était des mauvais garçons, qu’ils s’étaient enfuis. Il s’en prenait surtout, voir exclusivement aux garçons), fais lui et ses acolytes. Ce qu’ilS leur faisait était ignoble, inimaginable même, peut-être une des raisons du déni, les lieux sont chargé d’un passé effrayant.
    Pour les sonnets, merci, ça me fait plaisir que tu dises que tu trouvais la forme désuète et que je te la rende plus actuelle, en fait, c’est exactement le sentiment que j’avais avant de lire ceux de Cochonfusius, ils sont vraiment exceptionnelles, ce type est un maître en la matière, il est époustouflant, il compose certains de ses sonnets en reprenant les mots terminaux de chaque vers d’autres sonnet, pas seulement la rime donc, tout en composant des choses qui se tiennent parfaitement du point du vu de la fluidité de l’expression et du sens. Je sais que beaucoup de poète que j’aime énormément, dont un que j’apprécie particulièrement pour sa sobriété et sa profondeur mêlée, Guillevic, en composait, ça encourage!!!
    La première fois que j’en ai fait un j’ai trouvé ça très dur, ça l’est de moins en moins, ce qui m’intéresse le plus c’est que comme toute contrainte, voir Oulipo, ça ouvre et c’est ça que j’aime, m’étonner de ce qui vient sous ma plume, « Quel bonheur de se provoquer son propre étonnement » écrit Jean-Claude Pirotte quelque part.

    Bien à toi

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